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texte 24

De l'écriture d'inconnu

 par Paul Alvigna

On se moque bien de connaitre dans le détail les amours de A et D ou de tel ou tels, pas plus que les tromperies ou les jalousies respectives de M et H ou de tel ou telle. Encore que je sais bien qu'en un premier temps ça peut intéresser.

Ce que l'on attend ce n'est pas du racontage mais de la transposition, de la recomposition, de la transgression des faits, de l'invention, de l'écriture.

Oui ce que l'on attend, c'est de l'écriture et non du racontage. Encore qu'on peut s'y laisser prendre en un premier temps à ce racontage, le principe étant qu'il provoque l'avidité de connaître la suite et surtout plus et davantage de détails. Mais assez vite ça dégoute, le lendemain à coup sûr...

Ça dégoute comme un film de suspense vous attrape pour ensuite vous lâcher in fine avec bien peu de choses, voire avec des choses pénibles ou minables.

Ce pourquoi on demande pour le moins un peu d'écriture, pas une disserte de prof ou de journaliste avec plan et tout... Au fond on attend, on espère une écriture qui ne soit pas une écriture de consommateur mais une écriture de créateur.

Oui, on voudrait une écriture d'écrivain qui fait qu'au début du roman celui-ci ne sait pas où cela va l'amener et qu'ensuite un développement improbable se développe jusqu'à une fin incertaine, de préférence pas concevable au début.

Ce pourquoi on demande de l'écriture d'inconnu.


30/08/2008 / tous droits réservés / texte reproductible sur demande / m. à  j. 16/09/2008

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