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Visualiser les courbes
par Jean Pierre Ceton


Les philosophes français mis en avant sur la scène médiatique aiment disserter par exemple de la différence entre profane et sacré. Ou bien se lancer à fond sur la question de savoir si nous avons encore un futur, quand ce n'est pas discuter du pélagianisme et autres hérésies chrétiennes des premiers siècles de cette ère-là!

Certains penseurs français, pas mis en avant, et surtout des penseurs américains, mis en avant quant à eux, observent et pistent l'accélération générale des connaissances et des possibilités.

Ils relèvent la croissance de toutes les courbes, et pas seulement celle des émissions de CO2.
Celles de l'accès au savoir et à l'information, du nombre de gens connectés au Web, de la capacité des mémoires et des puces
, de celle inverse de leur taille et de leur cout qui diminuent à mesure que leur capacité s'accroit, de celle de la vitesse d'analyse de l'ADN etc... 
Ou encore de celle de l'espérance de vie, car on ne peut rien comprendre à rien de notre temps si on ne questionne pas l'accroissement continue de l'espérance de vie (5 mois de plus en France en 2007). De celle inverse de la mortalité en général et de la mortalité infantile en particulier. Et pourquoi pas de celle du soin des dents (rien avant 1840)?

De plus ils s'ingénient à vérifier la loi Moore et sa prévision de doublement de capacité tous les x mois qu'on croyait devoir s'assoupir avec les limites physiques des puces au silicium et qui va se confirmer avec les nanotubes au carbone... C'est à dire qu'ils essaient d'en ouvrir l'intérêt philosophique.

Ici, une sorte de cléricature en est toujours à se référer à Marx, lui qui pronostiquait plutôt la révolution en Allemagne et qui surtout était dans l'incapacité d'imaginer que s'y produirait un accès massif des populations au savoir et à la prospérité malgré tout... 

Pour être honnête cette référence à Marx est moins forte ces dernières années que dans les années 70 (1900). Maintenant c'est juste partie d'un rituel qui consiste à jouer avec les vieilles notions, à reconvoquer les vieux concepts, ceux des Grecs, de la mythologie antique et préantique, des trucs auxquels généralement on ne peut plus rien comprendre dans la précision tant leur contexte a disparu du nôtre... 

Hélas ce jeu ne fait pas que reconstruire de l'histoire, il occulte tout de la réalité présente.

11/09/2008 / tous droits réservés / texte reproductible sur demande / m. à  j.  21/11/2008


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